Les nouvelles technologies sont aujourd’hui présentes dans tous les métiers, permettant innovation et efficacité. L’artisanat du bâtiment n’échappe pas à la règle. BIM, impression 3D, annuaire sur internet, voici un tour d’horizon des outils qui impactent déjà ou qui vont impacter votre métier dans les années à venir.

Le BIM (Building Information Modeling) ou Modélisation des Informations du Bâtiment

À partir de 2017, les marchés publics du BTP devront être conçus à l’aide du BIM. Cela découle d’une directive européenne votée par le parlement européen en janvier 2014, recommandant l’usage de cette technologie dans tous les marchés publics à cet horizon.

Mais le BIM, qu’est-ce que c’est ?

Commençons par la maquette numérique. Cette dernière permet via une modélisation en 3D d’appréhender l’ensemble d’une construction, avec toutes ses spécificités (plans, coupes, élévations, caractéristiques des matériaux utilisés...).
Cependant, l’utilisation d’une maquette numérique est limitée à une personne à un moment donné. Son évolution, le BIM, se veut être un outil collaboratif. L’idée est donc de faire travailler conjointement architecte, constructeur, électricien, plombier… sur un même outil, pour que chacun puisse apporter des modifications selon les besoins de son métier.  Les données sur la construction (spécificités techniques, modèles 3D...)  seraient donc centralisées, de la conception à la construction. Grâce à l’utilisation de différents supports (pc portable, tablette…) tout ceci pourrait être fait en temps réel. Ainsi, l’architecte pourrait être instantanément tenu au courant d’une modification à apporter sur tel ou tel caractéristique de la construction, à la demande du plombier par exemple, alors qu’il est sur un autre chantier.
L’utilisation de cette technique pourrait conduire à une diminution des coûts de construction en diminuant les risques d’erreurs, ainsi qu’à une plus grande facilité à tenir les délais. De plus, il permet une meilleure gestion des projets en introduisant plus de transparence sur les responsabilités et les actions effectuées par chacun.

Le BIM : accessible aux artisans ?

Bien qu’en premier lieu, le BIM s’adresse à des entreprises de grande taille, engagées sur des chantiers de grande envergure, les artisans aussi peuvent trouver de l'intérêt à l’utiliser. Les avantages sont ceux cités plus haut. Ce plombier donne son témoignage quant à l’utilisation de maquettes numériques dans son métier.
Le Plan de Transition Numérique du Bâtiment prévoit, afin de faciliter l’accès au BIM pour les artisans, de développer des kits pour les PME.
Il peut être intéressant de se rapprocher de ces techniques, par l’acquisition de maquette numérique par exemple, afin de se familiariser avec ce type d’outil et de pouvoir en tirer profit le plus rapidement possible. Bien que pour certain métiers (un plâtrier par exemple) , se doter de cet outil ne soit pas forcement d’une grande utilité, cela peut être intéressant pour d’autres. On peut penser au menuisier par exemple, qui doit transmettre ses schémas à l'architecte pour qu'il puisse les intégrer à un intérieur.


Combien est-ce que ça coûte ?

Il faut d’abord savoir que le prix d’acquisition de tels outils (maquettes numériques ou BIM) se divise en deux parties. Le logiciel et le matériel (pc, tablette…) d’une part et le coût de la formation d’autre part.
Dans le cas de maquettes numériques ou d’applications de visionnage, un investissement de 1 000 à 2 000 euros est à compter pour le logiciel, ainsi qu’un coût de formation avoisinant les 2 000 euros.

En ce qui concerne un outil BIM, les choses sont différentes. Selon Souheil Soubra du CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment), il faudrait compter entre 10 000 et 20 000 euros en logiciel et formation afin de s’approprier un tel outil. À l’avenir, il serait intéressant pour les artisans que les pouvoirs publics proposent des accompagnements et des financements allant dans ce sens.

 
Bureau dématérialisé, impression 3D, plateforme de mise en relation avec la clientèle : les autres aspects de l’artisan 2.0

Il n’y a pas que le BIM ou les maquettes 3D qui permettent aux artisans du bâtiment de rentrer dans l’ère du numérique.
Par exemple, l’entreprise Mobil Software propose un logiciel permettant de chiffrer, réaliser des études thermiques et des métrés intuitifs sans repasser par la case bureau. Autre que l’aspect technique du métier, toute la gestion commerciale peut être faite (bon de commande, devis, facturation…). Ce type d’outil permet de gagner beaucoup de temps, que ce soit en temps de travail, ou en réactivité pour la facturation. L’entreprise Sage propose aussi un outil permettant de faire sa gestion commerciale en dehors du bureau.

L’impression 3D pourra aussi, à terme, apporter de l’aide dans le travail des artisans. En effet, même si l’utilisation qui en serait faite serait bien différente de la société chinoise WinSun, qui imprime des maisons entières, l’impression de petites pièces pourraient s’avérer être très utile au quotidien. Par exemple, l’impression de câbles, de tuyaux, ou tout autre petit matériel sur des chantiers de rénovation au jour le jour, sans passer par les fournisseurs, pourrait être un réel gain de temps. L’imprimante pourrait rester dans le véhicule, et serait donc utilisable à tout moment sur un chantier. Le problème qui subsiste concerne la normalisation des pièces, ainsi que la capacité à les assurer. Concernant l’investissement, il faut compter entre 1 500 et 3 000 euros pour s’approprier ce type de machine.

Enfin, un autre point intéressant à relever est l’existence de l’annuaire Ogna (aussi appelé artisans-de-proximite.fr), qui permet une mise en relation avec des clients sur une zone donnée. Plutôt axé sur les besoins en rénovation, cet annuaire permet d’accroitre gratuitement sa présence sur le web. Il existe aussi une offre payante, donnant droit notamment à un véritable site internet et à un coaching personnalisé. 
Source : 
Ministère du Logement, de l'Égalité des territoires et de la Ruralité , 2016
Artisans mag, 04/12/2015
CAPEB, 2015
Sage, 2016
Mobil Software, 2016
École nationale des ponts et chaussées, 01/06/2015
OGNA.fr, 2016

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